Vous cherchez à lier voyage et volontariat ? Le « volontourisme » est une pratique de plus en plus en vogue. Elle offre une belle opportunité pour les voyageurs de contribuer à des projets sociaux ou environnementaux tout en explorant de nouveaux horizons. Cette fusion entre le volontariat et le tourisme promet des expériences enrichissantes tant pour les participants que pour les communautés locales. Cependant, derrière cette façade de générosité et d’expérience personnelle gratifiante, il se cache également des défis éthiques. Dans cet article, je vous partage une vision nuancée du volontourisme, à travers ses avantages, mais aussi ses inconvénients. Je vous proposerais également des solutions pour lutter contre les dérives en fin d’article.
Qu’est-ce que le Volontourisme ?
Le terme « Volontourisme » provient de la contraction des mots « volontariat » et « tourisme ». C’est une forme de voyage axée sur la participation à des projets humanitaires, environnementaux ou communautaires. Ces voyages ont lieu généralement dans des régions isolées ou des pays en développement.
Les participants au volontourisme consacrent une partie de leur temps pendant leur voyage à aider des communautés locales, à contribuer à l’environnement ou à soutenir des projets locaux. Par exemple, cela peut inclure l’enseignement dans des écoles ou des orphelinats, la construction d’infrastructures, la sensibilisation à des enjeux environnementaux ou encore la fourniture de soins médicaux…
Le volontourisme est souvent perçu comme une opportunité pour les voyageurs de s’engager activement dans des causes humanitaires, tout en explorant de nouveaux pays. Certaines personnes sont également attirées par l’idée de voyager moins cher et de vivre des expériences culturelles authentiques.
Pour les locaux, à première vue, le volontourisme permet de recevoir une aide gratuitement, ce qui est tout à fait louable. Mais, ce concept soulève tout de même de nombreuses questions.
Quels sont les inconvénients du Volontourisme ?
De nos jours, le terme de « volontourisme » est souvent controversé en raison de plusieurs raisons :
1. Impact seulement à court terme :
La plupart du temps, les projets de volontourisme offrent des solutions temporaires à des problèmes bien plus complexes. Par exemple, la construction d’une école ou d’un puits peut avoir un impact immédiat, mais sans une approche plus globale, ces initiatives ne permettent pas de résoudre réellement la problématique sous-jacente. Au final, les volontaires ont l’impression d’oeuvrer pour le bien, mais ils contribuent par leur action à masquer un problème plus profond et difficile à éradiquer.
2. Le syndrome du « White Saviorism » :
Pour certains, ce type de voyages est un bon exemple de ce qu’on nomme le « syndrome du sauveur Blanc ». Une personne blanche vient en aide à une personne non blanche dans le but de flatter son ego.
Et c’est vrai, pour beaucoup, le volontourisme est un moyen de devenir une meilleure personne, de pouvoir se qualifier de « généreux » voire de se mettre en avant sur les réseaux sociaux.
Ce phénomène contribue à creuser les stéréotypes à entretenir des rapports inégaux entre les populations locales et les touristes. En cela, le volontourisme s’inscrit dans des dynamiques de néocolonialisme ou de paternalisme.
Pour y voir plus clair, il est bon de s’éduquer sur ces notions et de faire preuve d’humilité lors de votre voyage. Le but ? Chercher à équilibrer la relation en ayant conscience du côté « donnant-donant » de chaque rencontre.
3. Le Volontourisme contribue à entretenir la dépendance
C’est vrai aussi, ce type d’initiatives ne vise pas à renforcer les capacités locales. Il se peut alors que les populations se trouvent dans un cercle vicieux où la venue d’une aide extérieure demeure nécessaire pour se développer. En général, dans les projets humanitaires, les actions permettent aux populations locales de monter en compétences et d’être, par la suite, autonomes.
L’idéal serait donc de contribuer à un projet qui aille dans ce sens.
4. Imposer sa culture
De plus, cette venue en masse de volontaires contribue à une perte de diversité culturelle. En effet, les valeurs et les pratiques des volontaires peuvent entrer en conflit avec celles des habitants locaux, ce qui peut conduire à une uniformisation des cultures. En d’autres termes, cela signifie que les différences culturelles risquent de s’estomper, et cela pourrait rendre les destinations moins authentiques.
De plus, les volontaires étant souvent issus de pays plus riches, ils peuvent exercer une influence disproportionnée sur les décisions locales.
5. Commercialisation de la pauvreté :
Ce n’est plus à prouver : certains programmes de volontourisme cherchent à tirer parti de la pauvreté et des difficultés des communautés locales à des fins lucratives. Ainsi, ils ne cherchent pas à contribuer de manière significative au développement à long terme. Certaines dérives ont eu lieu notamment au Cambodge et au Népal. Des orphelinats ont été créés en proposant à des familles de vendre leurs enfants, afin de pouvoir donner matière à des personnes venues de pays développés de faire du volontariat.
Plusieurs ONG ont dénoncé ces dérives, mais elles restent difficilement décelables lors d’une première expérience en volontariat international. C’est pourquoi il convient de faire appel à des spécialistes afin de ne pas entretenir un système qui au final fait plus de mal que de bien.
6. Manque de formation des bénévoles :
Il arrive que des volontaires soient en lien avec des orphelins, des personnes handicapées ou qui ont vécu des traumatismes. Ces personnes se retrouvent alors démunies face aux besoins spécifiques des populations.
Les volontaires choisis peuvent manquer de compétences ou de formations appropriées pour prendre part efficacement à leur mission. Par exemple, ils s’improvisent professeurs, mais n’ont pas forcément connaissance du niveau ou programme scolaire. De plus, en étant présents sur une courte période, ils n’ont pas les moyens d’assurer la continuité de l’apprentissage. Ces actions masquent également le manque réel de professeurs dans les zones rurales et contribuent à ce que le problème perdure..
lI se peut également que cela soit difficile pour certaines populations (comme les orphelins) de s’attacher à ces personnes et de les voir rapidement partir.
7. Impact environnemental :
Le tourisme, y compris le volontourisme, a un impact négatif sur l’environnement. Ainsi, il est possible que ces voyages entraînent plus ou moins de pollution, de dégradation des écosystèmes et une surexploitation des ressources naturelles.
En résumé, bien que le volontourisme puisse offrir de belles opportunités, il est crucial d’examiner de près ses effets négatifs sur les populations.
Il existe un volontourisme éthique, mais celui-ci doit tenir compte des besoins locaux, favoriser l’autonomie des communautés et s’engager dans des partenariats respectueux de tous.
Quels sont les avantages du volontourisme ?
Le volontourisme peut offrir plusieurs avantages aux populations locales, notamment :
1. Développement économique :
Quand il est éthique, le volontourisme permet d’injecter des fonds dans l’économie locale et de stimuler les entreprises locales. Il permet également la création d’emplois dans le secteur du tourisme et encourage le développement d’infrastructures touristiques. Il peut ainsi servir globalement au développement économique du pays d’accueil.
2. Transfert de compétences :
Dans certains cas, les volontaires peuvent apporter des compétences spécialisées dans divers domaines tels que l’éducation, la santé, la construction ou le développement durable. Ces compétences peuvent bénéficier aux communautés locales sur le long terme.
De plus, les volontaires peuvent apprendre des compétences pratiques, linguistiques et culturelles lors de leur engagement dans ce type de projets.
3. Échange culturel :
Le volontourisme favorise les échanges interculturels entre les volontaires et les populations locales. Cela peut contribuer à la compréhension mutuelle, au respect des différences culturelles et à la promotion de la tolérance.
4. Sensibilisation aux enjeux mondiaux :
Le volontourisme peut sensibiliser les volontaires aux défis auxquels sont confrontées les populations locales, tels que la pauvreté, l’accès à l’éducation, la santé publique, ou la conservation de l’environnement. Cela peut susciter un engagement durable dans des causes humanitaires ou environnementales à l’échelle mondiale.
Les dérives du volontourisme
France Volontaire est une organisation reconnue par l’Etat qui encadre le monde de l’humanitaire. Elle met en garde depuis plusieurs années contre les dérives du « volontourisme », notamment à travers ce texte (disponible sur leur site internet) :
« Si les intentions de départ paraissent louables, dans les faits, des organisations proposent des séjours payants dont le modèle économique repose sur les profits tirés de cet engagement volontaire, bien souvent au détriment de l’intérêt général. Jouant sur la quête de sens des personnes en désir d’engagement, ces pratiques dérogent aux principes de qualité du volontariat. Cette “marchandisation” du secteur du volontariat entraîne des dérives dont les effets peuvent être plus ou moins graves pour les communautés d’accueil comme pour les personnes participant à ces séjours. »
Ainsi, avant un départ en voyage volontaire, l’association propose aux touristes de se poser les bonnes questions :
- Quelles sont vos motivations ?
- Quels sont les partenaires les plus enclins à vous accompagner ?
- L’objectif de votre mission est-il clairement défini ?
- Quel sera l’impact de votre mission à court et à long terme ?
- Où votre argent va-t-il, et à qui va-t-il servir ?
Quelles solutions pour un voyage volontaire plus éthique ?
Pour faire un voyage volontaire éthique, qui profite autant aux populations locales qu’aux voyageurs désireux de participer à la vie du pays hôte, on privilégiera les missions bien encadrées et plus longues qui permettront d’avoir un impact plus important. En effet, le volontariat international est souvent réfléchi sur le long terme avec des compétences précises qui sont mises à profit. Par exemple, des volontaires sont envoyés pour une durée de plusieurs mois au sein d’un pays et avec un objectif précis en tête.
De plus, pour faire du volontariat à l’international, il ne faut pas passer par une agence de voyages qui vous permettra d’exercer une mission humanitaire de quelques jours. Ce n’est pas normal que des entreprises en tirent profit. Il convient plutôt de vous informer auprès d’un professionnel ou d’une association compétente.
En résumé, le volontourisme n’est pas systématiquement nocif, mais il faut cependant reconnaître que des dérives sont possibles. Pour les éviter, il est préférable de programmer son séjour aux côtés d’un expert du sujet. C’est ce que fait Léa, chez Travel for You. En effet, notre Travel Planner est spécialiste des voyages volontaires à travers le monde. Elle saura parfaitement vous accompagner et vous trouver des organismes de volontariat éthique, qui répondent à un véritable besoin. De plus, elle dispose de partenariats avec des sites de volontariat responsables et pourra vous faire profiter de ses codes promotionnels. N’hésitez pas à la contacter via ce formulaire ou sur Instagram.
Léa
Léa, passionnée de backpacking, vous emmène dans des aventures uniques, mêlant éco-tourisme et immersion locale, pour des voyages respectueux de la nature et des cultures, que ce soit en solo ou lors d’une mission de volontariat.